«Même s’il est trop tôt pour évaluer l’impact de cette crise, nous nous attendons à un ralentissement des activités entre la Suisse et l’Afrique, pronostique Michael Rheinegger, directeur du SABC. Mais certaines entreprises actives dans le numérique ou dans la santé ont plus de travail. Et la réorganisation de chaînes de production plus proches de l’Europe pourrait profiter à l’Afrique, en particulier au Maghreb.»

En 2019, les échanges entre la Suisse et l’Afrique ont atteint 16,2 milliards de francs suisses, en hausse de 14% par rapport à 2018. Près des deux tiers de ce montant viennent du commerce de l’or avec quelques pays africains, en particulier le Ghana, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et le Malawi. Métal jaune compris, les échanges avec l’Afrique représentent seulement 2,5% du commerce total de la Suisse.

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Mais, pour avoir une vue d’ensemble des relations économiques avec l’Afrique, le SABC a aussi intégré les activités des entreprises en mains étrangères basées sur sol helvétique qui font commerce avec le continent, notamment les sociétés de trading. Ces entreprises ont vendu pour 32,6 milliards de francs de biens en Afrique, et importé des marchandises valant 45,6 milliards de francs. Les sociétés basées en Suisse ont donc apporté un excédent net de 12,9 milliards de devises pour les économies africaines.

En 2019, 80% des échanges commerciaux suisso-africains ont eu lieu avec sept partenaires commerciaux: l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Maroc, la Libye, la Tunisie et l’Algérie. Quant aux investissements helvétiques en Afrique, ils ont légèrement fléchi. Mais cette baisse entre 2016 et 2018 n’était pas le résultat d’un désinvestissement majeur, assure le SABC. Elle a été causée par la dévaluation de plusieurs monnaies, en Egypte, au Nigeria ou en Afrique du Sud.

«Les chiffres montrent que lorsque l’on regarde les données à travers différentes sources étudiées conjointement, les relations commerciales helvético-africaines sont plus fortes que ce que l’on pourrait croire. Par exemple, les entreprises basées en Suisse avaient 152 781 employés dans des pays africains en 2018, ce qui représente 4,5% de leurs effectifs globaux», poursuit Michael Rheinegger, qui croit toujours plus au potentiel de l’économie africaine. Il en veut pour preuve que ces dix dernières années les sociétés basées en Suisse ont créé 7% de leurs emplois en Afrique. Ce qui place la Suisse au 11e rang mondial des plus importants investisseurs sur le continent.